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Le silence autour du suicide : Une illusion de libération

Photo du rédacteur: Alison SarahAlison Sarah

Solitude Silence Suicide

En cette période de fêtes, où l'on célèbre souvent la joie, l'unité et les retrouvailles, j'ai une pensée particulière pour celles et ceux qui traversent des moments plus sombres. Je pense à ceux pour qui ces jours peuvent être teintés de solitude ou d'émotions difficiles à porter, à ceux qui ressentent un décalage avec l'effervescence qui les entoure.

Parmi les sujets les plus tabous de notre époque, le suicide demeure celui que la société préfère ignorer ou réduire à des statistiques. Pourtant, il pourrait bien être l'une des premières causes de décès dans le monde, si l’on considère les formes directes et indirectes qu’il peut prendre. Derrière ce silence, il y a une incompréhension collective, une peur de regarder ce qui semble inconciliable : la souffrance humaine poussée à son paroxysme.

Mais au-delà du choc émotionnel, il existe une question essentielle que peu osent poser : le suicide est-il une solution ? Et si ce n’était qu’une impasse de plus dans la quête de paix intérieure ?


Les fêtes ont cette capacité de faire émerger tout ce qui reste enfoui en nous – que ce soit des souvenirs heureux, des manques ressentis ou des blessures encore vives. Pour certains, elles soulignent un besoin d'aller chercher des réponses ou un apaisement plus profond. À vous qui portez ce poids, je voudrais dire ceci : vous n’êtes pas seuls. Même dans les instants où la souffrance semble insurmontable, où l’obscurité semble totale, il existe une lumière, peut-être discrète, mais toujours présente. C’est à elle que je souhaite que cet article serve de rappel – non pas en imposant des réponses, mais en ouvrant un espace de réflexion et de réconfort.


La souffrance n’est pas une porte de sortie, mais un appel


Le suicide est souvent perçu, pour celui ou celle qui en arrive là, comme la seule issue possible pour échapper à une souffrance perçue comme insupportable. Cependant, la souffrance, aussi intense soit-elle, n’est pas une impasse. Elle est le reflet d’une croyance erronée sur nous-mêmes, une perception qui s’alimente de l’idée que nous sommes séparés : séparés des autres, du monde, et de notre propre essence.

Selon une compréhension spirituelle profonde, la souffrance n’est pas un ennemi, mais un message. Elle nous invite à regarder ce que nous croyons être vrai, à questionner ces histoires que nous portons sur qui nous sommes et sur ce que nous pensons devoir endurer. Comme le rappelle une réflexion non duelle :

"Le monde que tu vois est la preuve visible d’un système de pensée invisible." (UCEM)

Ainsi, la souffrance n’est pas un état définitif, mais un écran que notre esprit a projeté. Tenter d’échapper à cet écran par le suicide revient à tenter de fuir une illusion en créant une autre illusion. L’esprit, piégé dans la boucle du samsara, continuera de recréer les mêmes expériences jusqu’à ce qu’il choisisse de se libérer, non pas en fuyant, mais en regardant directement la croyance à l’origine de la douleur.

Le suicide : une illusion de fin

Ramana Maharshi disait :

"La mort n'est pas la fin. Ce qui meurt est simplement le corps, mais le mental reste. Les désirs, les peurs et les attachements continuent."

La souffrance qui semble pousser à ce geste ultime n’est pas résolue par la mort physique. Le suicide n’est pas une solution, car ce qui pousse à cet acte (le système de pensées de l’ego) reste intact. L’ego cherchera simplement à projeter à nouveau ses croyances non résolues dans une autre expérience, une autre "cycle".

La boucle du samsara, ce cycle sans fin de naissance, de mort et de renaissance, repose sur cette dynamique. Tant que l’esprit croit que la paix ou la libération se trouvent en dehors de lui-même, il recréera sans cesse les mêmes schémas.

"Les pensées ne quittent pas leur source. Ce que tu vois à l'extérieur de toi est une projection de ce qui se trouve en toi." (UCEM)

Arten et Pursah rappellent que l’esprit ne peut s’échapper de ses propres croyances en se débarrassant simplement du corps physique. Après la mort, ce que nous appelons "l’après-vie" reste un prolongement du rêve. L'esprit continue à rêver, emportant avec lui ses schémas de peur, de culpabilité et de séparation non résolus. Tant que ces croyances ne sont pas transcendées, l’esprit se réincarne dans un nouveau cycle, revivant les mêmes douleurs et illusions sous d’autres formes. Le suicide n'interrompt donc pas le rêve, il en prolonge simplement une autre version, tout aussi marquée par les perceptions de manque et de séparation.


La véritable libération réside non pas dans la fuite de la souffrance, mais dans son pardon, dans la reconnaissance que ce monde, avec toutes ses illusions, n’a pas le pouvoir de définir notre essence. En choisissant de regarder la souffrance différemment, nous commençons à sortir du rêve, à transcender les cycles de réincarnation, et à nous souvenir de la paix qui n’a jamais été perdue.


Se libérer : le choix de voir autrement

La libération spirituelle ne consiste pas à rejeter la souffrance, mais à la regarder différemment. Au lieu de chercher à la fuir ou à la combattre, nous pouvons choisir de la voir comme une opportunité de guérison. Kenneth Wapnick, dans ses enseignements, rappelait souvent :

"Il n’y a rien à réparer, rien à sauver. Tout ce que tu vois est une projection de ta croyance que tu es séparé de Dieu. Rends-toi simplement compte que cette croyance n’est pas réelle."

Ce regard différent est le début de la libération. Lorsque nous cessons de croire que la souffrance est une condamnation, elle devient un appel à revenir à l’intérieur de nous-mêmes, là où la paix demeure intacte.

La question n’est donc pas "comment échapper à cette souffrance ?", mais plutôt : "Suis-je prêt à la voir autrement ?". Ce choix ne demande pas de changer le monde extérieur, ni même de "réparer" ce qui semble brisé en nous. Il demande simplement de reconnaître que ce monde, avec ses douleurs et ses illusions, n’a pas le pouvoir de nous définir.

"Ce qui est vrai ne peut pas être menacé. Ce qui est faux n’existe pas." (UCEM)

Un message d’espoir pour ceux qui souffrent

À vous qui traversez un moment de profond désespoir, sachez que votre douleur, aussi écrasante soit-elle, ne vous définit pas. Elle n’est pas une condamnation, mais une invitation, douce et silencieuse, à regarder au-delà des ombres.

La souffrance peut sembler vous enfermer, mais elle n’est qu’un voile, fragile, temporaire, tissé de pensées et de croyances qui peuvent être doucement questionnées. Vous n’êtes pas seuls face à cette obscurité. Chaque instant, même le plus difficile, contient en lui une ouverture, une brèche lumineuse vers quelque chose de plus vaste et de plus paisible.


Cette lumière que vous cherchez peut sembler lointaine, mais elle n’est jamais hors de portée. En vérité, elle n’est pas quelque chose que vous devez atteindre. Elle est déjà là, car elle est ce que vous êtes, au-delà des illusions de séparation et de souffrance. C’est un souvenir, une reconnaissance que, même au cœur de l’épreuve, vous êtes plus que ce que vous vivez en ce moment.


Prenez un instant pour respirer, pour être simplement là, avec ce qui est. Vous êtes tenu, même si cela ne semble pas évident. Et à travers cette reconnaissance, pas à pas, la lumière vous guidera doucement vers la paix qui est toujours en vous.


Pour ceux qui accompagnent

Si tu es témoin de la douleur d’un proche, rappelle-toi que ton rôle n’est pas de le "sauver" ou de résoudre sa souffrance. Ton rôle est de lui offrir un espace d’amour et de présence. La seule véritable guérison vient de la reconnaissance de ce qui est déjà entier en nous. Parfois, le simple fait d’être là, sans jugement ni attentes, peut être une lumière pour l’autre, même s’il ne peut encore la voir.


Cet article cherche à ouvrir un espace de réflexion, non pas en minimisant la douleur, mais en montrant que, même dans les ténèbres les plus profondes, il existe un autre chemin. Celui de regarder au-delà de l’illusion pour se souvenir que nous ne sommes jamais réellement séparés de la paix et de l’amour.

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