
Ah, les droits d’auteur… Ce concept noble et sacré qui protège la propriété intellectuelle, défend l’originalité et garantit que personne ne vole vos idées avant même que vous ne les ayez eues. C’est bien beau tout ça. Mais posons la vraie question : qui est l’auteur, si en vérité il n’y a qu’un seul Esprit ?
“Tu ne peux pas posséder ce qui ne t’appartient pas.” (T-10.IV.5)
C’est embêtant, n’est-ce pas ? Parce que si on suit cette logique, non seulement ton dernier roman sur l’éveil spirituel ne t’appartient pas, mais même l’idée de l’écrire ne vient pas de toi. Elle t’a simplement traversé… comme elle aurait pu traverser un autre. Et si nous sommes tous Un, alors techniquement, chaque auteur est en fait en train de plagier Dieu.
Et ça, mon ami, ça pose un sérieux problème de copyright cosmique.
Le plus grand plagiat de l’histoire
Ce monde est une projection de l’ego, une sorte de fanfiction cosmique où nous avons voulu jouer aux créateurs en inventant une réalité alternative. En gros, on a pris l’Unité et on a décidé de la découper en petits morceaux en disant :
“Voilà, maintenant on est des individus séparés ! Et chacun va créer son propre truc. Et ce sera à MOI, rien qu’à MOI.”
Un bel effort… sauf que selon le Cours, la seule chose qui puisse vraiment être créée vient de Dieu, et l’Amour ne peut pas être fragmenté. Donc, si nous sommes encore l’Esprit Un, et si toute création appartient à cette Unité… alors toute idée d’auteur original devient une illusion.
Bref, le plus grand plagiat de l’histoire, c’est ce monde.
Nous avons pris l’Infini et tenté de le diviser en parts égales avec des petites étiquettes “Propriété Privée” dessus. Et maintenant, nous nous battons pour savoir qui a pensé à quoi en premier.
Le syndrome du “c’est à moi”
Si tu veux vraiment voir comment fonctionne le principe de possession, regarde ce qu’il se passe dans les relations de couple.
Phase 1 : L’Unité Absolue
Tout commence dans l’amour, la fusion, l’absolue évidence que nous sommes faits l’un pour l’autre. On partage tout : les pensées, les rêves, les émotions… parfois même les brosses à dents (ce qui prouve déjà un sérieux problème de limites personnelles). On se dit des phrases comme :
• “Tout ce qui est à moi est à toi.”
• “Nous ne faisons qu’un.”
• “Je n’ai jamais ressenti ça avec personne.”
Bref, l’Unité est totale.
Phase 2 : L’individualité refait surface
Puis, lentement mais sûrement, l’ego revient en force. Et un jour, quelqu’un laisse traîner une chaussette au mauvais endroit, et l’Unité vole en éclats.
• “Pourquoi tu prends MES affaires sans demander ?”
• “Ce livre ? C’est MON livre, je te l’ai prêté.”
• “Tu peux aller faire TES courses tout seul.”
L’illusion de séparation s’installe. On commence à distinguer le “toi” du “moi”, et chacun reprend discrètement ses droits d’auteur sur sa propre existence.
Phase 3 : Le divorce et la guerre des brevets
Puis vient le grand moment du dépôt de bilan karmique. L’Amour éternel se dissout, et on se retrouve devant un juge à négocier la propriété intellectuelle de la relation.
• “Cette maison ? C’est MA maison.”
• “Cette voiture ? C’est MOI qui l’ai payée.”
• “Même le chien ? Mais c’était NOTRE chien !”
Et voilà comment on passe de l’Unité au plus bel exemple de copyright spirituel.
Là où on croyait être Un, on se retrouve à diviser, à fragmenter, à découper la réalité pour savoir qui a le droit à quoi.
Comme si l’amour pouvait vraiment se posséder…
Payer des royalties à Dieu ?
Si on suit la logique du Cours, toute idée qui vient de l’Esprit devrait être libre de droit. Plus de brevets, plus de copyright, plus d’ego qui se bat pour savoir qui a “créé” quoi.
Et à ce moment-là, il faudrait peut-être penser à verser quelques royalties à l’Auteur originel, non ? Mais bonne nouvelle : Dieu n’accepte que l’Amour en paiement.
Donc au lieu d’imprimer des brevets, on pourrait simplement se rappeler que la vraie création est celle qui se partage sans limite.
“Donner, c’est recevoir.” (L-108.6)
Et si, au lieu de revendiquer nos créations comme “miennes”, nous les offrions en sachant qu’elles ne nous ont jamais vraiment appartenu ?
Que se passerait-il si nous reconnaissions enfin que nous ne sommes pas des auteurs, mais des instruments à travers lesquels l’Esprit s’exprime ?
Eh bien… il n’y aurait plus de conflits. Plus d’anxiété autour du vol d’idées. Plus de lutte pour “posséder” quelque chose qui ne peut être possédé.
Il n’y aurait que le pur plaisir de créer et de partager, sans peur et sans attachement.
Alors, qui est l’auteur ?
Peut-être qu’au fond, il n’y en a jamais eu. Peut-être que l’Unité se chante elle-même à travers nous, et que notre seul rôle est de nous mettre au diapason avec elle.
Et si c’est le cas, alors la seule chose qui mérite réellement un copyright, c’est l’Amour.
Et ça, mon ami, c’est domaine public.
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